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Histoire de la Mine

L’exploitation de la mine est attestée dès le Moyen Âge en raison de la présence de galène (sulfure de plomb, traces d’argent et de zinc). Si, en surface il ne reste rien de cette époque, le sous-sol est creusé d’impressionnantes galeries datées des XIe et XIIe siècles, qui témoignent d’une intense activité.

Plus tard, le site connaît plusieurs phases d’exploitations durant l’époque moderne puis contemporaine, de 1750 à 1930, date de fermeture définitive de la mine. Les bâtiments encore visibles en surface ont largement évolués. La dernière période d’exploitation permet d’extraire du zinc (issu de la blende), qui est alors traité plus bas dans la vallée, au niveau du lac des Mesches et de l’usine de Saint-Dalmas-de-Tende.

Après la fermeture de la mine le site va servir de caserne pour les soldats italiens pendant la Seconde Guerre mondiale, puis il est peu à peu abandonné. La commune de Tende est rattachée à la France en 1947, avec le traité de Paris : la minière est désormais en territoire français. Dans les années 1950, un groupe de copains de l’usine Renault de Billancourt rêve de changer d’horizon et de créer un lieu d’accueil et de rencontres pour tous. En 1957, Raymond Hirzel, fondateur de la future association Neige & Merveilles, découvre les ruines du Hameau de la Minière de Vallauria. Sous le charme, il se lance dans le projet fou de reconstruction du lieu pour créer un Centre international de techniques artisanales.

Trois ans plus tard, sur le site de la Minière, est créée l’association Neige & Merveilles.

Le Site

Implanté à environ 1500 mètres d’altitude, dans le vallon de la Minière, le site de la Minière est accroché à flanc de montagne, traversé par l’actuel chemin d’accès à la vallée des Merveilles.

Lieu de travail, de vie (école, chapelle) et d’habitat des mineurs, ce patrimoine industriel situé en pleine montagne comprenait toutes les installations permettant de traiter grossièrement le minerai, puis de le fondre sur place (durant une période comprise entre 1761 et 1817), avant son exportation en lingots (plomb et argent). À partir de 1817, il n’y a plus d’opérations de métallurgie à Vallauria et le minerai traité est exporté vers les fonderies de Marseille ou Gênes. Le site actuel, largement reconstruit et remanié, laisse entrevoir l’infrastructure complète d’un site minier. L’implantation actuelle des bâtiments témoigne des remaniements importants qui ont eu lieu en 1906.

Le site du Vallon de la Minière au Moyen Âge

Au Moyen Âge, le vallon, probablement boisé, est en grande partie déboisé pour des besoins agricoles, et surtout pour produire du bois de chauffe utilisé en très grande quantité pour creuser les galeries grâce à la technique de l’abattage par le feu. Aucun témoignage d’habitat des mineurs ou de traitement du minerai datant de cette époque ne nous est parvenu. Pourtant, l’isolement du site laisse penser que les mineurs devaient rester sur place lors de l’exploitation.

L’exploitation médiévale a démarré à ciel ouvert, sur l’affleurement du filon situé au-dessus des bâtiments actuels de Neige & Merveilles. Il s’agit là de l’entrée principale de la mine, qui sera ouverte à la visite guidée.

De 1750 à 1930

La mine moderne et contemporaine comprenait cinq entrées visibles en surface, dont seulement deux sont encore ouvertes. La plupart des bâtiments et leurs fonctions sont bien identifiées, ils ont tous été réutilisés à des fins touristiques et associatifs.

Le minerai une fois extrait du filon sortait à l’air libre et subissait plusieurs traitements, du triage au lavage. Les gros blocs étaient d’abord cassés et triés assez grossièrement sur une aire de triage pour enlever les matériaux stériles, puis triés plus finement sur des tables de triage.

Ensuite le minerai était soit broyé, à l’aide notamment du bocard situé à l’emplacement de l’actuel réfectoire (jusque dans les années 1870), ou directement envoyé au lavage s’il était suffisamment fin.

Pour finir, le minerai était concentré au moyen de machines dans la laverie qui se situait à l’emplacement de la grande cour de « Neige et Merveilles », devant l’accueil actuel. Cette étape nécessitait des machines permettant la séparation du minerai et du stérile avec de l’eau, par différence de densité : le minerai de plomb est beaucoup plus lourd que la roche qui entoure le filon. En 1915, l’usine de traitement est transférée aux Mesches, puis le bâtiment est détruit.

De cette infrastructure il ne reste aujourd’hui que les piliers en béton à proximité du barrage, et du début de la piste qui conduit à « Neiges et Merveilles ». En 1925, la très moderne usine électrolytique de traitement du minerai de zinc, des plus modernes pour l’époque, est construite à Saint-Dalmas-de-Tende. Pour acheminer la matière première aux Mesches puis à Saint-Dalmas, un téléphérique est construit depuis Vallauria.

Pour mieux comprendre le site et la fonction des anciens bâtiments, nous vous proposons de parcourir le sentier d’interprétation, jalonné d’explications et de photographies anciennes.

 

Sous Terre

Exploration des galeries

Une vingtaine de kilomètres de galeries ont été explorées par les archéologues. Les plus anciennes remontent aux XIe et XIIe siècles. Seules 900 mètres de galeries seront ouvertes au public, permettant un aperçu des différentes périodes et techniques d’exploitation.

La mine médiévale impressionne par ses très vastes cavités aux voûtes noircies par la suie. À l’époque, la technique d’abattage par le feu est utilisée pour creuser la roche. Très consommatrice en bois, cette technique permet d’avancer très lentement. Les archéologues ont montré que les mineurs ne progressaient que de 2 à 5 mètres par an !

Près de 5 entreprises se partagent alors les concessions pour exploiter le site depuis la surface. Sur plus d’un siècle, c’est près de 3 à 6 tonnes d’argent qui seront extraites. Les mineurs habitent probablement sur place, dans le vallon, mais aucune trace de leur vie ne nous est parvenue.

La mine moderne, une des plus importantes des Alpes

La mine est reprise dès le milieu du XVIIIe siècle. Cette fois, c’est l’explosif qui va permettre le creusement des galeries. Les galeries principales de Saint Félix (1760), puis de Santa Barbara (1770) et de Charles-Emmanuel (1780) sont successivement percées.  De nombreuses constructions sont alors érigées à l’extérieur pour permettre le traitement du minerai (broyage, lavage, fonderie, etc.). À l’époque 15 à 50 mineurs sous terre extraient près de 2000 tonnes de minerai.

Au milieu du XIXe siècle, la mine est reprise par les Grandis (entrepreneurs), mais malgré de gros travaux, le filon de galène argentifère semble s’épuiser. De nombreux outils et infrastructures de cette période nous sont parvenus: trémies, canaux, wagonnets, pompes.

Au début du XXe siècle, l’exploitation est relancée, cette fois pour extraire du zinc. La galerie Negri est percée. Le site bénéficie d’une électrification partielle pour le transport du minerai dès 1908, et une nouvelle usine de préparation du minerai est construite à proximité du tout nouveau barrage des Mesches, dès 1916.

La mine participe alors au développement de technologies nouvelles comme l’hydroélectricité et l’électrométallurgie, avant sa fermeture définitive en 1930. À son apogée, la mine fait travailler, entre sous-sol et surface, près de 300 personnes !

 

Le Pôle d’Accueil

Conçu comme un centre d’interprétation du patrimoine minier de Vallauria, le pôle d’accueil vous permettra de vous familiariser, avant la visite guidée, avec le travail en sous-sol des mineurs. Installé dans l’ancienne maison Hirzel, du nom du fondateur de l’association Neige & Merveilles, le pôle présente la géologie des lieux, l’histoire de l’exploitation minière et sa typologie, les minerais extraits et l’incroyable travail des mineurs qui creusèrent la montagne au fil des siècles.

Lieu d’introduction à la visite des galeries, l’espace est enrichi d’objets issus de la mine, de visuels et de courts extraits vidéo, ainsi que d’un parcours destiné au jeune public comprenant des modules pédagogiques et tactiles.

Des ressources pédagogiques permettent également aux enseignants d’introduire la visite du site.

C’est le point de départ des visites guidées de la mine.